Erard London n° 4470
Ce piano a été donné à l’association par le fabricant allemand Ibach, dans les années 1960. Il fut donc l’un des tout premiers instruments collectés par nos anciens en vue de la création d’un musée du piano en France.
Le meuble est en ronce de noyer, cela nous change un peu des teintes acajou et palissandre habituellement déclinées au milieu du XIXè siècle. Le tout est en état d’origine.
Il porte le numéro 4470, et son cartouche nous indique qu’il a été fabriqué à Londres (Sébastien Erard s’y installe après la révolution française, en 1792.
Il y monte rapidement une fabrique de pianos et de harpes, ces dernières lui assurant rapidement une certaine notoriété. Cette usine durera jusqu’aux années 1890 pour les pianos et la deuxième guerre mondiale pour les harpes).
On peut trouver sur le Net un des plus gros travail de recherche et de classement consacré à la marque (Fonds Gaveau-Erard-Pleyel, dépôt du Groupe AXA au Centre Sébastien Erard – Association Ad Libitum). Il concerne principalement la fabrique française, et le n° 4470, mentionné en septembre 1800 ne colle pas avec notre piano.
Pour ce qui est de la fabrique londonienne de rares ouvrages professionnels nous donnent comme indication un repère : le n° 4026 en 1851. Nous avons rentré récemment un autre piano du même facteur, à queue, même usine, même placage : le numéro 4334, en état de jeu. Il serait de 1853. Il me semble qu’il n’y a pas d’atlas réunissant les deux numérotations ; il serait intéressant un jour de travailler à un tableau commun, un parallèle entre les deux.
Dans leur grande majorité, les Erard d’outre Manche que nous ayons retrouvés sont des pianos à queue (il n’est apparemment moins facile de trouver des pianos droits de cette période. Celui de Limoux n’en est que plus intéressant).
Les factures anglaises et françaises se ressemblent fort. Bien des professionnels s’y tromperaient si on leur cachait la planche d’adresse.
Le meuble de notre piano est tout à fait traditionnel, il est dit ‘’à tablette’’. Il s’agit d’une sorte de petite étagère située au milieu du panneau du haut, une des marques de fabrique de la maison. Ce panneau est ajouré et garni, tout comme le panneau du bas, d’une toile verte. Il n’a qu’une pédale (forte), en bois. Celle d’origine a été remplacée. Dans son dos, un observe un splendide et solide barrage en résineux. Les barreaux sont doublés de chêne. Il manque les deux pieds latéraux.
Nous reconnaissons au premier coup d’œil l’intérieur standard de la maison, cordes obliques, clavier 82 notes, do à la
Dimensions : H : 116, l : 150, P : 59 cm
Jean Jacques Trinques