Stranski, Paris (1860) Piano automatique à rouleaux

S’il est un piano automatique original, c’est bien celui des frères Edmond et Charles Stransky. Il ne s’agit pas d’un piano pneumatique (à air), il est à la fois électrique et manuel. Le système est disposé dans un tiroir situé sous le plateau de clavier. Le rouleau est en carton fort, il passe sur une rampe de picots métalliques et mobiles. Ceux-ci, au passage de la perforation pivotent sur leur axe et déclenchent la note correspondante. Le défilement se fait grâce à une manivelle située à droite, comme sur le principe de l’orgue de Barbarie.

Ce système de tiroir en dessous, présente l’avantage de ne point masquer la mécanique et le clavier du piano  à  l’accordeur ou au régleur, mais il cache toutefois la partie basse, la table et les cordes.

Le modèle que nous avons au musée (il y en a un autre au MIM de Bruxelles) grâce à la complicité de notre ami Coquelin, est en tous points similaire à ceux présentés dans les nombreuses publicités remarquées dans les revues de la Belle Epoque (1890-1910), publicités qui avaient depuis longtemps attiré mon attention. Ce piano est le premier que je vois et il est dommage qu’il ne soit pas en état de marche.

Emporté par le temps et les effets de modes, le piano de Stransky est, comme beaucoup d’autres, tombé aux oubliettes.

Juste hommage que nous rendons donc aujourd’hui à ces inventeurs qui ont évidemment fabriqué des pianos normaux et aussi des radios (Cinémaphone, Cyrano, Idéal, etc…). Ils ont été récompensés aux expositions de 1883 à 1892.

Jean Jacques Trinques

Piano droit Stranski
N° 9 695
Année 1860
Meuble Noyer
Particularité: Mécanique à rouleaux en tiroir dessous le clavier
N° d’inventaire: 96 D.2006.4.1